ALBATOR Corsaire de l’espace – Critique

ALBATOR Corsaire de l’espace – Critique

Albator le héros de notre enfance…
Mais pas pour les enfants !

L’Arcadia, Le vaisseau d’Albator, s’approche et donne le ton du film. Il impose à l’écran un épais nuage de fumée noire qu’il foudroie en le traversant. Nouveau design, le célèbre navire spatial rappelle désormais les vaisseaux fantômes les plus effrayants. Pendant deux heures, nous serons loin du dessin animé qui accompagnait notre bol de céréales !

Soulignons l’événement : Voir sur grand écran le balafré qui a représenté toute une génération, c’est le cadeau de Noël que l’on n’espérait plus ! La petite touche finale que l’animation japonaise nous offre dans une année déjà bien chargée en films de science-fiction.
C’est d’ailleurs lui qui remporte la palme du film le plus sombre ! James T. Kirk et Sandra Bullock n’ont qu’à bien se tenir, Albator le corsaire de l’espace s’impose avec des personnages encore plus torturés.
Il faut le dire, l’auteur Leiji Matsumoto (aka le grand maître, aka le Céleste, aka l’Illustre) a toujours véhiculé des univers pessimistes. Qui n’a pas sombré dans la dépression après avoir regardé des épisodes de Galaxy Express 999 ? Toute son œuvre réside donc dans le charisme de ses personnages qui affrontent ces mondes où l’espoir s’est évanoui.
Le film offre une histoire inédite tout en restant très proche de la vision du mangaka. Et si Shinji Aramaki ne trahit en rien ces personnages toujours aussi tragiques, il revisite le mythe en apportant une note bien plus adulte et moins niaise. Ici on ne rigole jamais. Les nombreuses révélations déroutent au point de créer un malaise particulier.

Alors oui, on peut regarder le film sans connaitre le monde de Matsumoto. Mais prenez garde car ce stand-alone a ses limites et tout n’est pas expliqué. Il va donc falloir accepter certaines étrangetés qui iront de soi pour les initiés.
Et malgré tout, même si ces derniers, dont je fais partie, se sont explosés la rétine avec les nombreuses séries où apparaît notre corsaire préféré, ils auront du mal à comprendre certains éléments d’un scénario qui se noie avec quelques explications farfelues, quand il y en a…
Mais heureusement qu’Albator est là car, que l’on aime ou pas le bonhomme taciturne, il a une classe folle ! Je pourrais essayer d’être objectif, mais à quoi bon ? Brett Ratner pourrait me faire un long métrage où le pirate urinerait dans un pot de fleur pendant 4 heures que je trouverais ça merveilleux… Et le nouveau design lui donne toute sa grandeur ! Et justement, c’est assez agréable de découvrir toutes ces frimousses arrondies avec des traits plus réalistes. Ainsi, Yattaran, le second d’Albator, est bien moins mignon et plus charismatique. Quant à Yuki Kei (Nausicaa dans la VF de l’époque) elle représente ce qu’elle véhiculait déjà en son temps, le quotient sex-appeal sans vulgarité.


Aramaki redéfinit donc en profondeur l’univers d’Albator en imposant sa pâte ! Préparez-vous, le Micheal Bay de l’animation vous concocte ses fameuses séquences d’action éblouissantes avec des plans dantesques. Comme il avait pu le faire dans son segment de l’omnibus Halo Legends, il nous offre du Space-Opéra bourrin et pas crétin ! Aussi, il personnalise le tout avec ce qui l’a fait connaître dans l’animation : Le Mecha Design. Plus de scaphandre arrondi made in seventies, désormais tout le monde en exosquelette ! Ce détail montre combien le réalisateur s’approprie l’univers et lui redonne une jeunesse appréciable.

Son meilleur film ?
Soyons honnête, ce n’était pas Aramaki qui nous faisait vibrer sur ce projet, son dernier film était Starship Troopers Invasion, un Space-Opéra également mais trop affligeant pour que l’on puisse rêver d’une association Aramaki/Albator… ou pour n’importe quel autre projet même ! Et si le premier Appleseed avait tout d’un très bon divertissement, on se rappelait surtout du réalisateur pour son exceptionnel travail sur les méchas (Megazone 23, Bubblegum Crisis, Full Metal Alchemist…).
Ouf ! Avec Albator, il nous offre une réelle vision d’auteur ! Il ose là où on ne l’attend pas et c’est d’autant plus surprenant que ça touche une icône de la culture nippone. Oui, c’est son meilleur film !
Alors bien sûr il faut aimer Aramaki, et si j’apprécie fortement ce film, ce n’est pas non plus l’Albator que j’aurai aimé voir. Il manque un peu de clarté et surtout d’onirisme, propre à ces épopée spatiales. Il laisse de côté la poésie au profit d’un rythme mené à tambour battant. Un peu plus de matière pour mieux situer les actions n’aurait pas été de refus, et on aurait respiré ! Sans parlé de la musique, plutôt efficace mais loin de des envolées symphoniques des œuvres antérieures (Harlock Saga s’était même offert du Wagner !).  En soit, le film est plus lié à Albator 84 par son côté antimilitariste qu’à la mélancolie de la série de 1978. Mais peut-être aurons nous  les quelques minutes coupées dans l’édition DVD/Blu Ray ! Aussi, et chose rassurante,  le japonais sera bien la version originale présentée en France  ! Et c’est  Oguri Shun, le chéri de ces dames,  qui  incarne le balafré. Si la voix charismatique du héros de Crows Zero est d’une justesse remarquable, la bande annonce française nous laisse penser que la version francophone n’aura pas à rougir. Espérons !

Essayons de résumer,  il s’agit du le meilleur film de Shinji Aramaki, un bel hommage à l’univers de Leiji Matsumoto et une remise à neuf d’un mythe aux possibilités infinies ! Un film de Space-Opéra puissant, sombre et osé !
Nous sommes encore loin du chef d’œuvre, mais encourageons les japonais sur cette voie. Leur fer de lance reste l’animation traditionnelle mais ce film nous prouve que l’image de synthèse en 3D relief a sa place au Pays du Soleil Levant.
Et si mon avis est difficilement objectif (j’ai une vitrine consacrée aux œuvres de Matsumoto chez moi), laissez la marmaille voir l’apprenti Père Noel 2 et régalez-vous avec le héros qui n’en finira jamais de marquer les générations !
Et je conclus en vous laissant mon dernier et ultime argument : ALBATOR !

Philippe Bunel

Albator corsaire de l’espace (Space Pirate Captain Harlock)
Sortie cinéma le 25 décembre 2013
Distributeur : Ocean Films

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